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Sylvain Waserman est Maire de Quatzenheim et conseiller régional Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Homme de terrain, l’élu MoDem revient sur son parcours et ses engagements citoyens.
Vous êtes Maire de Quatzenheim et conseiller régional Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours politique ? Qu’est-ce qui vous a conduit à vous engager au service de votre région ?
Je n’ai pas de « parcours politique » à proprement parlé. Je suis un citoyen engagé, qui a été élu maire de son village, et qui se refuse au défaitisme ambiant. Mais aussi au conservatisme d’une société bloquée, et qui veut apporter une pierre à l’édifice. Je crois profondément à la décentralisation, aussi je me suis présenté à l’élection régionale avec l’envie de voir l’échelon de la Région prendre de l’importance, et jouer pleinement son rôle d’entité territoriale forte qui conduit des politiques publiques dans l’intérêt du territoire.
Quand et pourquoi avez-vous rejoint le MoDem ? Selon vous, qu’est-ce que le MoDem apporte au paysage politique ? Pour vous, qu’est-ce que cela veut dire d’être centriste aujourd’hui ? Le clivage gauche/droite à la française a-t-il encore un sens en 2016 ?
La réponse est dans la question. Il nous faut à mon avis réinventer une « coalition à la française » pour que les femmes et les hommes politiques de bonne volonté mène la profonde réforme dont notre pays a besoin. Quitte à en assumer le coût politique. Il y a urgence et les modèles du passé sont périmés. Ce qu’il nous faut aujourd’hui, ce sont des grands élus qui sont courageux, audacieux et exemplaires.
J’ai beaucoup de respect pour François Bayrou qui a selon moi été particulièrement visionnaire, et c’est pour cela que j’ai accepté d’être co-chef de file du Modem pour les régionales aux côtés de Nathalie Giresbeck. Je suis profondément centriste, et convaincu qu’il faut fusionner tous les partis et mouvements centristes pour construire le socle d’une force de réforme, qui réponde aux attentes et aux exigences des citoyens.
Vous êtes président de la Commission « Économie » de votre région et même directeur général d’une entreprise locale d’énergie à Strasbourg. Comment la région doit-elle agir afin de soutenir l’entreprenariat et la création d’entreprises ?
Je pense que l’époque où les élus coupaient des rubans et distribuaient des subventions n’est plus à la hauteur des enjeux. En matière de développement économique, la loi donne un cadre clair : la Région est le pilote des politiques publiques et de la stratégie en la matière. La concertation est évidemment le moyen de mise en œuvre. L’enjeu clef est de fédérer la force publique pour qu’elle agisse de façon optimale, rationnelle et efficace.
Notre nouvelle région doit se construire dans la concertation et le dialogue. Mais elle doit aussi donner des résultats rapides et faire ses preuves. Le domaine du développement économique en est un parfait exemple : la Région est de par la loi l’incontestable pilote. Co-construire nos politiques avec les acteurs clefs, y compris les entreprises elles-mêmes et les territoires, est indispensable. Notre défi est d’optimiser et de coordonner les actions et dispositifs publics à tous niveaux pour les rendre plus efficaces et de fédérer l’ensemble des acteurs qui agissent concrètement au quotidien.
La commission développement économique construit ainsi sa feuille de route autour de questions clefs: quelle gouvernance pour le développement économique de notre grande région ? Comment garder une relation active avec les entreprises pour être en prise avec la réalité du terrain ? Comment agir de concert avec les métropoles et agglomérations mais aussi avec les plus petites communautés de communes au plus proche du territoire ? Quels indicateurs de performances pour nos politiques économiques ?
Autant de questions auxquelles nous devons répondre pour que nous trouvions notre juste place aux côtés du monde économique. D’ores et déjà nos convictions s’affirment : favoriser les solutions d’apports en fonds propres plutôt que de distribuer des subventions, et si possible en mobilisant l’épargne citoyenne, accompagner les nécessaires mutations de notre industrie et les entreprises qui innovent, mais aussi faire de notre réalité transfrontalière un atout majeur et aider nos filières économiques clefs à réussir.
Nous devons définir notre stratégie au travers du schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation. Il en va de notre très responsabilité à tous que cette stratégie soit concertée et mobilisatrice, mais surtout efficace et orientée vers la création d’emploi. C’est un véritable défi que chacune et chacun d’entre nous se doit de relever.
Vous étiez co-président d’Unis Cité, une association qui propose aux jeunes de s’engager pour l’intérêt général. Quelle place a pour vous l’engagement citoyen ? Plus particulièrement comment peut-on pousser les jeunes à la participation ?
Je crois à l’engagement citoyen. J’interviens souvent sur ce thème et ma thèse est la suivante : alors que tout est fait pour étouffer l’engagement citoyen, il y a des signaux faibles aujourd’hui qui montrent un renouveau de cette façon de voir le rapport à la société. 3 expériences personnelles m’ont aidé à forger cette conviction : mon expérience associative, où j’ai vu tant de jeunes donner l’exemple et s’engager pour la société en service civique, mon expérience de chef d’entreprise locale ancrée dans son territoire, où je vois tant de patrons de PMEs prendre conscience de leur responsabilité sociale et agir, mais aussi à travers mon rôle d’élu local, qui aujourd’hui doit savoir faire émerger les énergies de ses concitoyens et plus seulement gérer ou décider.
Unis-Cité, association dans laquelle j’ai été bénévole durant 7 ans dont 3ans (co-président national), est un magnifique exemple d’engagement citoyen. Notre jeunesse, dans sa diversité, donne du temps et de l’énergie pour des projets sociaux dans nos quartiers, auprès des aînés, ou plus généralement de ceux qui en ont le plus besoin. Des actions fortes, utiles à la société, et utiles aussi à ces jeunes qui sont en emploi ou en formation à plus de 80% 6 mois après leur service civique. Unis cité est la preuve qu’il n’y a pas à « pousser » les jeunes à la participation à la vie de la cité ; ils veulent se sentir utiles et le font avec cœur et énergie, dès lors qu’on leur propose un cadre pour le faire, en confiance.
Avez-vous un autre grand projet qui vous tient à cœur et que souhaiteriez défendre à l’échelon régional ?
La question du développement économique reste ma priorité en tant que président de la commission. Je vais faire de mon mieux, de manière honnête et volontaire, comme le font beaucoup de mes collègues. Mais cela ne suffit pas. Ce que les citoyens attendent lorsqu’ils parlent d’une « politique autrement » doit être une préoccupation constante. Qu’est ce qui fait que nous saurons nous démarquer et insuffler quelque chose de nouveau ? Comment un élu régional peut-il être à l’écoute et en phase avec nos citoyens ? La réponse est difficile mais cela doit être le sens de notre engagement. Notre équipe d’élus MoDem s’efforce d’apporter sa façon de voir, celle d’élus engagés toujours investis dans la société civile qui ont une vraie vie à côté de la politique et pour qui leurs mandats ne sont pas tout. Celle de femmes et d’hommes qui sont conscients qu’on ne peut pas continuer comme avant….
Vous avez écrit un livre : « Ce que le temps qui passe n’efface pas », une enquête imaginaire en 1942 dans le cadre du nazisme et récemment, vous avez également visité Auschwitz avec des lycéens. Quel est pour vous l’importance du devoir de mémoire?
Le passé est une force, dès lors qu’il trouve sa juste place dans notre présent et nous aide à construire l’avenir. Notre génération porte une responsabilité toute particulière : nous avons connu les acteurs de la guerre sans l’avoir vécue nous-même. C’est un travail non plus d’historien mais de sociologue qui s’ouvre maintenant : quelles sont les traces de ce passé qu’il faut savoir conserver pour mieux imaginer notre futur ? Je l’ai exprimé sous forme d’un roman, largement inspiré de mon histoire familiale. Ce travail de mémoire est à mon sens une impérieuse nécessité, pour chaque famille, chaque commune, et pour notre Région, notre pays.
Plus généralement, au niveau national, quel est le grand sujet qui vous donne envie de vous mobiliser ? Loi El Khomri? Nuit Debout?
Il est temps que les citoyens engagés se mobilisent, dépassent les clivages et polémiques stériles qui nous inondent tous les jours, et lancent un grand plan de réforme qui soit juste et qui demande des efforts équitables à chacun. Je pense que les citoyens engagés doivent prendre la parole et être force de proposition. En ce qui me concerne, je le ferais au travers d’un texte et de trente propositions concrètes, pour interpeler les candidats et alimenter les débats, si vifs en période de campagne présidentielle. N’hésitons pas à prendre la parole, chacun d’entre nous, à notre niveau. C’est un enjeu, et même un défi que chacun d’entre nous se doit de relever. Pour passer d’un défaitisme résigné à un état d’esprit où les citoyens s’engagent, proposent, agissent.
Portrait à retrouver sur le site du Mouvement Démocrate : http://www.mouvementdemocrate.fr/article/portrait-sylvain-waserman